Seconde chance pour les "niños"

Publié le par Association Tepito

SOCIETE - A Renacimiento, les "niños" ont une seconde chance Version imprimable Suggérer par mail

Nichée dans une petite rue de la Lagunilla, la Fondation Renacimiento est le dernier refuge pour de nombreux enfants qui ont atterri dans la rue, après avoir quitté leur famille. Cet été, comme depuis six ans, le centre reçoit le soutien d’étudiants français volontaires

A la fondation, les plus vieux transmettent leur expérience aux plus jeunes. (Photo : Renacimiento)

Dans une petite rue de la Lagunilla, un des quartiers les plus "chauds" du Centre Historique, se niche la Fundación Renacimiento. Ce centre héberge de façon permanente une quarantaine d’enfants et adolescents qui se trouvaient, jusqu'à leur arrivée, en "situation de rue" : des niños de la calle qui, très jeunes, ont quitté leur famille – souvent pour des cas de maltraitance – et préféré vivre dans la rue, dans d’évidentes conditions d’insalubrité et où se droguer à la colle est monnaie courante.
A Renacimiento, le directeur, José Vallejo Flores, est intransigeant sur deux points concernant ses pensionnaires : qu’ils ne se droguent pas et aillent à l’école ou apprennent un métier. "On ne peut pas se contenter de faire de l’assistanat, notre objectif doit être la réinsertion sociale des enfants", explique Don Vallejo.


Plusieurs ateliers, pour apprendre un métier
Ainsi, en plus de leurs offrir le gîte et le couvert, la fondation propose aux niños différents ateliers : menuiserie, ferronnerie, imprimerie, sérigraphie, boulangerie… Même si tous les enfants ne sont pas spontanément très emballés, leurs encadrants tentent de leur faire comprendre à quel point ces aptitudes pourront leur être utiles plus tard.
Motivation supplémentaire, certains des encadrants actuels étaient hier les niños. Le maître de l’atelier sérigraphie, notamment, est sorti de la rue grâce à la fondation ; aujourd’hui c’est lui qui enseigne. Un passage de flambeau qui permet aux plus vieux de rendre au centre ce qu’ils y ont reçu, et aux enfants de cohabiter avec des exemples adultes auxquels ils peuvent vraiment s’identifier.


Difficile de dire "au revoir"
Comme chaque été depuis six ans, la fondation accueille depuis début juin et jusqu’à la fin juillet un groupe d’une quinzaine d’étudiants français. Venus de l’école de commerce de Grenoble, Amélia, Cédric, Boris, Céline et les autres ont travaillé toute l’année pour trouver des partenaires et lever des fonds. Les bénévoles contribuent ainsi à améliorer l’ordinaire des enfants, par exemple en les emmenant hors de Mexico le temps d’un week-end, ou en leur proposant des cours de français – un seul niño s’est porté volontaire !
Ces jeunes d’à peine 20 ans dorment à la fondation, évoluent parmi les enfants toute la journée. Une expérience forte, parfois éprouvante, mais  toujours gratifiante, avec des enfants qui sont pour certains très attachants. Les bénévoles sont en effet d’accords sur un point : le plus dur sera de dire "au revoir", d’ici quelques jours, aux niños qui sont devenus leurs chouchous…


Camille VAYSSETTES. (LPJ – Mexico) 18 juillet 2006

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