Santa Muerte 1

Publié le par Association Tepito

Voici un petit article publié par résumant le culte de la Santa Muerte, trés populaire au Mexique et principalement dans des quartiers tels que Tepito.

Adorée par les criminels, les traficants de drogue, les prostituées et les exclus, la Santa Muerte connaît un engouement croissant au Mexique. Demain, malgré l’opposition de l’église catholique à ce culte jugé païen, des milliers d’aficionados lui rendront hommage, pour la fête de la Santa Muerte Negra


Un squelette, un capuce, une faux et une mappemonde : voici la Santa Muerte !

Les prisonniers, dans leur cellule, la dessinent sur les murs. Les caïds et les rebelles se la font tatouer sur l’épaule ou dans le dos. Les trafiquants de drogue, mais aussi les prostituées et les enfants des rues, lui vouent un culte obscur, sur des autels à vous donner la chair de poule... De toutes les figures religieuses adorées au Mexique, la Santa Muerte est sans conteste la plus morbide et la plus atypique.
Sainte patronne des damnés et des criminels, cette "sainte" un poil patriculière est apparue, sous sa forme actuelle, au cours des années 50 et 60. Selon les spécialistes, elle aurait toutefois des origines bien plus anciennes, héritées de la culture préhispanique : elle serait ainsi une figure inspirée des dieu et déesse Mictecancuhtli et Mictecacihuatl, héros mythiques de l’inframonde, invoqués par ceux qui désiraient posséder le pouvoir de la mort.

Une sainte maléfique !
Représentée par un squelette revêtu d’un capuce, portant dans sa main droite une faux et dans sa main gauche une mappemonde, la Santa Muerte possède un certain nombre d'autels à son effigie dans le Distrito Federal. Mais c’est au cœur du quartier de Tepito que se trouve son lieu de culte le plus fameux. Plus précisément, au 35 de la rue Bravo, dans l’ancienne paroisse de la Misericordia... devenu le "QG" des adorateurs de la reine des bandits.
Demain, dans cette petite église, des centaines de fidèles lui rendront hommage,  à l’occasion du jour de la Santa Muerte Negra (qui coïncide avec l'Assomption, pour les catholiques...) Et dans les rues de Tepito, comme dans d’autres rues du Mexique ou d’Amérique, où le culte s’est exporté, des aficionados chanteront, danseront et lui apporteront des offrandes (roses, bougies et tequila!) afin d’obtenir sa protection pour l’année à venir.

Un culte condamné par l’église 
Précision notable : le culte de la Santa Muerte, s’il a lieu à ciel ouvert, n’est pas reconnu par le clergé catholique, qui y voit une pratique superstitieuse et païenne. Depuis quelques années, il se trouve également dans le collimateur du gouvernement, qui assimile ses fidèles (regroupés au sein de l’Iglesia Católica Tradicionalista México-Estados Unidos) à une secte. Et qui s’inquiète, surtout, de l’engouement que la Santa Muerte connaît dans le pays 
"Le rejet du Vatican ne nous rend pas plus ou moins catholiques", assure toutefois David Romo, "curé" de la paroisse Misericordia – et archevêque autoproclamé de cette "église" atypique – en rejetant les accusations dont son groupe fait l’objet. "Adorer la mort nous invite au renoncement et à la réflexion, à laisser de côté la rancoeur, l’aigreur, le désir de revanche, précise-t-il. Il y a un dicton qui dit : loin de Rome mais près de Dieu ; notre choix c’est d’être aux cotés de Dieu, et ainsi éloignés du Pape." A bon entendeur...

http://www.lepetitjournal.com/content/view/7738/310/


Valentin BONTEMPS et Alonso MARTIN (
www.lepetitjournal.com) 14 août 2006

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